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En OBNL, que faire avec les profits?

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Le terme « profit » n’est peut-être pas le plus approprié pour décrire les surplus qu’un organisme aura lors de son état des résultats. Il serait plus juste de parler d’excédents sur les produits et les charges. Nous avons quand même utilisé ce terme, car pour un grand nombre de personnes qui s’engagent dans les OBNL, c’est celui qui est le plus évocateur.

Pour ceux et celles qui pourraient se demander pourquoi on parle de profit dans le milieu des organismes à BUT NON LUCRATIF, il est important de préciser que les excédents sont souhaitables s’ils sont réinvestis dans la mission et s’ils sont raisonnables. Nous avons publié un article à ce sujet qui l’explique : Les OSBL (OBNL) et les profits – mythes et perceptions à clarifier.    

Ici, nous abordons la création des outils financiers de pérennité. Nous vous recommandons, à terme, d’avoir des fonds spécifiques pour assurer une base solide à votre organisme :

  • Un fonds de roulement bien garni ;
  • Un fonds d’urgence ;
  • Un fonds d’investissement ;
  • Et finalement un fonds de recherche et de développement.

Nous reviendrons en détail sur ces fonds.

 

De manière générale, il y a certaines discussions que vous devrez avoir au CA avant de constituer ces outils de pérennité.

  • Pour chacun des fonds, quel est le bon montant à accumuler?
  • Quels sont les besoins de ressources financières pour nous permettre d’atteindre nos objectifs stratégiques?
  • Quelle est notre vision des investissements nécessaires pour les trois prochaines années?
  • Quels sont les rattrapages à faire pour avoir des conditions de rémunération plus compétitives?
  • Comment pouvons-nous utiliser notre financement public pour obtenir plus de revenus privés?

En résumé, vous devez avoir des discussions au sein du CA pour orienter votre développement et vous donner les moyens de vos envies. De plus en plus, un OBNL cherche à passer d’un organisme qui se développe en fonction des subventions vers une organisation qui fait des choix stratégiques et assure son développement en fonction des besoins du milieu ou du secteur.

 

Regardons les quatre outils un peu plus en détail :

 

Fonds de roulement

  • En référence aux liquidités disponibles entre les sorties de fonds et les entrées de fonds.
  • Ce coussin dans votre compte en banque peut être précaire et doit être surveillé quand l’organisation vit des difficultés ou encore une grande croissance.
  • Une organisation qui utilise une marge de crédit ou qui doit négocier des délais avec ses fournisseurs est un indicateur d’un fonds de roulement insuffisant.

 

Fonds d’urgence

  • Ce fonds est essentiel en cas de coups durs ; on voit souvent aussi le nom de fonds de réserve dans plusieurs organisations.
  • La COVID-19 nous a fait réaliser à quel point il est nécessaire de se constituer une réserve.
  • On nous demande souvent combien on devrait accumuler dans un fonds de ce genre. La recommandation fréquemment entendue est l’équivalent de six mois de frais fixes.

 

Fonds d’investissement

  • Cette réserve servira à acquérir ou à remplacer des investissements : site internet, ordinateurs, plateformes numériques, matériel roulant, mobilier, etc.
  • Plus que jamais, ce fonds est nécessaire dans le contexte de l’amélioration numérique. Les subventions qui existent paient des honoraires de service-conseil, mais pas les solutions ni les frais d’utilisation des plateformes.
  • Le fonds doit être accompagné d’un plan d’investissement qui détaille les intentions d’investissement et les utilisations ultérieures qui seront faites avec les montants.

 

Fonds de recherche et de développement

  • On parle ici d’accumuler un montant pour lancer de nouveaux programmes, services ou événements, au lieu d’espérer une subvention pour promouvoir de nouvelles initiatives.
  • N’oubliez pas d’y inclure les frais de commercialisation/publicité.
  • Exemple : vous avez besoin de 15 000 $ dans 3 ans pour lancer un nouveau programme élite? Vous devrez donc accumuler 5 000 $ par année pour y arriver.

 

 

La constitution de ces quatre outils financiers fait partie d’une gestion responsable d’OBNL. Il est important que le CA et la direction mettent en place une stratégie pour permettre de produire des excédents qui seront essentiels à la pérennité.

 

 

--- publié le 5 juin 2023

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À propos de l’auteur

Stéphane Parent , ASC, cofondateur et dirigeant – ESPACE OBNL

Stéphane cumule plus de 29 ans d'expérience dans le monde des organismes à but non lucratif (OBNL). Ancien président d'Événement’ciel pendant 15 ans, il a également offert des services et formations en commandite et revenus autogénérés de 2011 à 2017 sous le nom le Concierge Marketing. Pédagogue reconnu, il a enseigné la stratégie, le financement et la commercialisation événementielle à l'ITHQ. Certifié administrateur de sociétés, il a complété le programme de certification universitaire en gouvernance de sociétés de l’Université Laval. Passionné par des sujets tels que la gouvernance, la commercialisation, le financement, le membership, et la gestion d'OBNL, Stéphane partage régulièrement des contenus originaux sur www.espaceobnl.ca.

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