La gestion d’un organisme à but non lucratif représente un défi de taille. De manière à bien segmenter les solutions que nous vous proposons selon vos besoins, nous avons divisé la gestion d’OBNL en 12 enjeux communs. Quel que soit le type d’OBNL pour lequel vous travaillez, vous retrouverez, parmi ces derniers, des inspirations, des solutions et des outils pour vous faciliter la vie.
* Selon un sondage réalisé par ESPACE ONBL en 2017, 70 % des gestionnaires d’OBNL sont des femmes. C’est pourquoi nous choisissons dans cet article d’utiliser le terme féminin « directrice générale » pour parler à la fois des directeurs et des directrices.
Lors d’une récente rencontre dans un cercle d’échange de directrices générales d’OBNL, l’une d’elles faisait part de sa diffiulté à expliquer à sa mère ce qu’elle faisait dans la vie. « Moi, disait une autre, mon conjoint ne comprend pas pourquoi je réponds au téléphone le soir. » « Moi, ajoutait une troisième, ce sont mes enfants qui aimeraient expliquer à leurs amis ce que je fais. Pour eux, ce n’est pas aussi facile que de parler d’un pompier ou d’un médecin. »
Le Québec comporte plusieurs milliers de directrices d’OBNL au Québec. Selon les estimations d’ESPACE OBNL, entre 14 000 et 18 000 OBNL auraient au moins un employé. Malgré ce nombre élevé, ce métier reste bien souvent méconnu. Il ne fait pas partie des guides de choix de carrière ou des cours d’orientation à l’école. À vrai dire, on confond bien souvent cette fonction avec d’autres types de postes de gestionnaire. La gestion d’un OBNL a pourtant une réalité qui lui est propre et qui diffère énormément de celle d’une PME ou d’une organisation gouvernementale. Ce texte illustre la réalité de la fonction de directrice d’OBNL, ce choix de carrière qui permet d’améliorer le Québec de demain. Il permet de mieux en expliquer les fonctions à ceux qui le connaissent moins (comme votre entourage) et de sensibiliser les administrateurs de conseil d’administration.
Pour plusieurs, le poste de direction générale représente un aboutissement, le sommet de la pyramide des postes disponibles dans un OBNL. Cependant, plusieurs chemins mènent à cette fonction, point culminant d’une carrière qui a commencé à la base, comme bénéficiaire ou comme bénévole. Généralement, les personnes en poste ne sont pas des gestionnaires de formation, elles sont plutôt issues de la mission ou du secteur d’intervention. Elles deviennent gestionnaires en se démarquant, que ce soit par leur investissement, leur implication ou leur profonde connaissance de l’organisation. C’est pour elles l’opportunité de faire rayonner la mission de l’organisation. L’équivalent, dans le domaine sportif, serait le joueur de soccer qui a commencé à jouer au primaire, qui a ensuite été entraineur, puis gestionnaire de ligue, avant de devenir DG de l’association régionale. Ou, autre exemple, la comédienne qui, après avoir créé une troupe de théâtre, en devient la directrice générale ; ou, enfin, la directrice des communications et des événements d’une chambre de commerce qui en devient la gestionnaire après plusieurs années à son service.
La directrice d’OBNL doit exceller en gestion financière, en gestion des opérations, en gestion de ressources humaines, en relations gouvernementales, en financement, en administration, et dans bien d’autres domaines. Il est impressionnant de constater à quel point ce type de poste demande une variété de compétences et de connaissances. C’est ce qui en fait à la fois l’une des carrières les plus stimulantes, mais aussi l’une des plus exigeantes. Cette polyvalence doit être combinée à la réalité des ressources limitées. Gérer un OBNL, c’est être une femme-orchestre.
À la racine de tout OBNL se trouve la mission pour laquelle il a été créé. Pour plusieurs gestionnaires, la réalisation de cette mission est leur principale motivation. Du fait même, elles se retrouvent avec un rôle prépondérant dans l’aboutissement de cette mission : une bonne directrice générale doit croire en cette mission, s’y dévouer et s’y consacrer. Les meilleures gestionnaires sont celles qui deviennent des expertes dans la réalisation de cette mission Elles en sont les gardiennes, les porte-étendards et, bien souvent, les porte-paroles. La directrice générale d’OBNL se doit de devenir une sommité dans son secteur, tout en développant une grande facilité à prendre la parole en public. Plus question d’anonymat quand il faut défendre la mission.
Assumer la position de gestionnaire d’OBNL, c’est accepter les responsabilités de mobilisation qui l’accompagnent. Dans un contexte où la gestion des ressources humaines se complexifie, il faut consacrer de plus en plus d’efforts à encadrer, former, écouter, réconforter. Un enjeu bien particulier s’ajoute également au défi : celui des bénévoles, que ce soit pour la constitution du conseil d’administration ou pour les services aux bénéficiaires. Assumer la direction générale d’un OBNL c’est avoir l’opportunité de faire la différence. Il est important de souligner qu’il s’agit d’un des postes où un individu peut avoir le maximum d’impact pour son milieu. Quel que soit le type d’OBNL, les individus qui se retrouvent à son sommet sont ceux qui peuvent le plus l’influencer et lui permettre de rayonner de manière optimale.
À propos de l’auteur
Stéphane cumule plus de 29 ans d'expérience dans le monde des organismes à but non lucratif (OBNL). Ancien président d'Événement’ciel pendant 15 ans, il a également offert des services et formations en commandite et revenus autogénérés de 2011 à 2017 sous le nom le Concierge Marketing. Pédagogue reconnu, il a enseigné la stratégie, le financement et la commercialisation événementielle à l'ITHQ. Certifié administrateur de sociétés, il a complété le programme de certification universitaire en gouvernance de sociétés de l’Université Laval. Passionné par des sujets tels que la gouvernance, la commercialisation, le financement, le membership, et la gestion d'OBNL, Stéphane partage régulièrement des contenus originaux sur www.espaceobnl.ca.